Paperasse, gestion des stocks, soldes et mal de dos : la vie des commerçants est une course folle souvent doublée d’une grande passion. Prendre le temps de faire un « check-up » complet de son commerce peut s’avérer très payant. Et il existe de nombreuses aides. Un nouvel outil synthétique, le « Diagnostic 360° », aide à démarrer ce bilan de santé.
Témoignage
Pour savoir où l’on va, il faut savoir où l’on est. Des commerçants, chercheurs et bénévoles ont collaboré pour mettre au point un guide très accessible et complet. Pour se regarder à 360 degrés. Témoignage de Joëlle de Souter, bénévole pour l’association des commerçants Shopping Chasse Animations et pour Groupe One, qui a participé à l’élaboration de l’outil « Diagnostic 360° ».
On a voulu créer un outil unique, accessible et compréhensible pour les 20.000 commerçants bruxellois.
« L’attirance pour le monde du commerce, de gros et de détail, c’est dans l’ADN de ma famille. J’ai été baignée là-dedans depuis toute petite. A force de fréquenter le quartier de la Chasse (Etterbeek), j’ai commencé à le regarder avec un œil professionnel et je me suis dit qu’il y avait des choses à faire. Je me suis rapprochée de l’association des commerçants avec l’envie de contribuer à redonner de la confiance et de l’optimisme dans le quartier. C’est comme ça que je me suis impliquée dans l’élaboration du « Diagnostic 360° » avec Boost Your Shop. On est parti du constat que les TPE (très petites entreprises) et les petits indépendants ont parfois des difficultés à garder la tête hors de l’eau, parce qu’ils manquent de formation, ne connaissent pas les aides existantes ou manquent d’anticipation. Beaucoup ne prennent pas le temps de réfléchir à l’avenir de leur commerce. On a voulu créer un outil unique, accessible et compréhensible pour les 20.000 commerçants bruxellois. On les invite d’abord à se questionner, à se regarder dans le miroir et à regarder le marché. On donne des premières recommandations mais on les oriente aussi vers des services d’accompagnement. Ce « Diagnostic 360° », c’est un outil contre le non-recours pour tous les commerçants qui n’ont pas le temps, ne savent pas qu’il y a des aides possibles ou ne veulent pas entreprendre de démarches. C’est un guide de bonnes pratiques conçu et testé par des commerçants. »
Mon livre, mon jeu et mon doudou
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Interview
Le matin, ils ne se posent pas de questions : qu’ils se soient levés du pied gauche ou qu’ils aient mal à la tête, ils vont servir leurs clients. Et avec le sourire. Derrière un bar ou une caisse, on « va bien », tout le temps. Mais gare à l’isolement… Rencontre avec Céline Mahieu, professeure à l’Ecole de Santé publique de l’ULB (Approche sociale de la santé) et autrice d’une recherche postdoctorale sur le bien-être des petits commerçants et d’un webdoc sur le sujet.
Vous vous êtes penchée sur le bien-être des commerçants. Qu’est-ce qui vous a frappée ?
La solitude et l’isolement de certains commerçants quand ils rencontrent des épreuves dans le développement de leur projet. La plupart choisissent ce métier par désir d’autonomie. C’est aussi un secteur où il y a de la concurrence. Il peut être difficile de construire des solidarités. Les associations de commerçants ont d’ailleurs du mal à mobiliser.
La relation aux clients est-elle source de stress ou de bien-être ?
J’ai rencontré les deux cas de figure. La relation aux clients est beaucoup plus bénéfique dans les secteurs où il y a une expertise et où les produits sont de qualité. Un cordonnier va susciter plus de respect qu’une vendeuse de grande surface.
Que disent-ils du quotidien ?
Les employés se plaignent plus de leur situation que les indépendants ou les patrons. Ils évoquent le bruit, l’absence de lumière naturelle, les maux de tête ou de dos. De manière générale, c’est une profession où l’on se plaint peu. Paraître bien fait partie des compétences. Un coiffeur me disait par exemple qu’il devait avoir l’air de bonne humeur, même s’il s’était disputé avec son conjoint le matin même. Ils mettent en place des stratégies de routine pour se mettre à distance de leur propre ressenti.
Et qu’en est-il de la charge de travail ?
Beaucoup de commerçants se plaignent de la charge administrative. La plupart des personnes que j’ai rencontrées travaillent largement au-delà des 60 heures/semaine. Et nombreux sont ceux qui ne s’offrent jamais un jour de répit.
« J'avais une très bonne notion de comment gérer le magasin. Mais comment on gérait du personnel ? J’ai dû apprendre toute seule. »
« Il y a des semaines où je fais 70 heures, si pas plus. Il y a déjà eu des semaines où je ne dormais pas ! »
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